Ader, 1880
Les premiers téléphones
Dans les toutes premières installations, le téléphone
n'était qu'une petite partie du matériel nécessaire.
Deux piles, servant au microphone et au courant d'appel, devaient être
connectées. Celles-ci étaient constituées d'une bouteille
de verre remplie d'électrolyte, et d' électrodes (Zinc et
Cuivre). L'entretien de ces piles fût un problème pendant
longtemps (difficulté de savoir lorsqu'elles étaient usées,
remplacement des électrodes délicat).
Les postes à appel magnétique ont rapidement limité
l'utilisation de ces piles à la seule fonction du microphone.
Mildé, 1892
Avant l'invention du combiné, vers 1889, le microphone
est solidaire du boîtier. Il est généralement
situé derrière une planchette de pin dont le rôle
est de capter les vibrations sonores de la voix. Celles-ci sont alors transmises a une
petite capsule collée au centre contenant la grenaille de charbon.
Les deux écouteurs
placés sur le côté, qui portent alors le nom
de téléphones, permettent de s'isoler totalement
des bruits extérieurs. Cette dernière précaution
est indispensable : le niveau de parole reçu est très
faible.
SIT, 1908
Bien que le bois soit encore largement utilisé dans la réalisation des postes, un autre matériau vient libérer
les créateurs de téléphones, l'ivorine. Composée de gutta percha (un isolant alors très utilisé dans la fabrication des
câbles transocéaniques), de poudre de marbre et parfois de ciment, l'ivorine permet le moulage à chaud. Ce poste de 1908 est
un exemple de l'association du bois pour la réalisation de la platine, et de l'ivorine pour le boîtier, avec bouton d'appel central
en ivoire.
Eurlieult Type 10
Le Type 10, conçu par Eurlieult vers 1905, reprend une base en ivorine surmontée d'un pied en bois tourné. Le coffret supérieur contient le crochet commutateur. Les raccordements des microphones et écouteurs se fait par fils apparents en coton, une technique peu fiable qui disparaitra avec le Marty 1910.
Détail esthétique amusant, sur les 4 vis apparentes au coin du coffret supérieur, seules 3 sont utiles, la dernière (en bas à droite) est installée uniquement pour conserver la symétrie...
SIT "Violon", 1903
Afin de mieux faire accepter l'idée du téléphone, les constructeurs vont rapidement s'évertuer à donner à leurs
modèles des formes agréables. Ainsi, loin du style purement fonctionnel des versions précédentes, ce SIT du début du vingtième siècle s'inspire de la forme d'un violon. D'une taille respectable (plus de 30 cm de hauteur),
que ne justifie pas la fonction,
le téléphone s'immisce dans le salon, avec un statut indéfini entre l'objet de décoration et l'utilitaire.
Il utilise des
matériaux nobles comme l'acajou vernis et l'ivoire pour le bouton d'appel. A noter la fonction multiple de ce dernier : il sert à la fois d'appel, et de décroché / raccroché (il est mécaniquement lié aux deux tiges supportant le combiné.