Les téléphones


1876-1920 : Les débuts
1900-1930 : Les téléphones privés
1924-1950 : vers la démocratisation
1950-1965 : Les nouvelles formes
1963-1985 : La fin de l'électromécanique
Le matériel professionnel

1876-1920 : Les débuts

Ader 1880

Ader, 1880

Les premiers téléphones

Dans les toutes premières installations, le téléphone n'était qu'une petite partie du matériel nécessaire. Deux piles, servant au microphone et au courant d'appel, devaient être connectées. Celles-ci étaient constituées d'une bouteille de verre remplie d'électrolyte, et d' électrodes (Zinc et Cuivre). L'entretien de ces piles fût un problème pendant longtemps (difficulté de savoir lorsqu'elles étaient usées, remplacement des électrodes délicat).
Les postes à appel magnétique ont rapidement limité l'utilisation de ces piles à la seule fonction du microphone.


Milde 1892

Mildé, 1892

Avant l'invention du combiné, vers 1889, le microphone est solidaire du boîtier. Il est généralement situé derrière une planchette de pin dont le rôle est de capter les vibrations sonores de la voix. Celles-ci sont alors transmises a une petite capsule collée au centre contenant la grenaille de charbon. Les deux écouteurs placés sur le côté, qui portent alors le nom de téléphones, permettent de s'isoler totalement des bruits extérieurs. Cette dernière précaution est indispensable : le niveau de parole reçu est très faible.




SIT 1908

SIT, 1908

Bien que le bois soit encore largement utilisé dans la réalisation des postes, un autre matériau vient libérer les créateurs de téléphones, l'ivorine. Composée de gutta percha (un isolant alors très utilisé dans la fabrication des câbles transocéaniques), de poudre de marbre et parfois de ciment, l'ivorine permet le moulage à chaud. Ce poste de 1908 est un exemple de l'association du bois pour la réalisation de la platine, et de l'ivorine pour le boîtier, avec bouton d'appel central en ivoire.


Eurlieult 10

Eurlieult Type 10

Le Type 10, conçu par Eurlieult vers 1905, reprend une base en ivorine surmontée d'un pied en bois tourné. Le coffret supérieur contient le crochet commutateur. Les raccordements des microphones et écouteurs se fait par fils apparents en coton, une technique peu fiable qui disparaitra avec le Marty 1910.
Détail esthétique amusant, sur les 4 vis apparentes au coin du coffret supérieur, seules 3 sont utiles, la dernière (en bas à droite) est installée uniquement pour conserver la symétrie...
Violon SIT

SIT "Violon", 1903

Afin de mieux faire accepter l'idée du téléphone, les constructeurs vont rapidement s'évertuer à donner à leurs modèles des formes agréables. Ainsi, loin du style purement fonctionnel des versions précédentes, ce SIT du début du vingtième siècle s'inspire de la forme d'un violon. D'une taille respectable (plus de 30 cm de hauteur), que ne justifie pas la fonction, le téléphone s'immisce dans le salon, avec un statut indéfini entre l'objet de décoration et l'utilitaire.

Il utilise des matériaux nobles comme l'acajou vernis et l'ivoire pour le bouton d'appel. A noter la fonction multiple de ce dernier : il sert à la fois d'appel, et de décroché / raccroché (il est mécaniquement lié aux deux tiges supportant le combiné.


Aboilard, 1902

Aboilard, 1903

Les appels magnétiques

Alors que les premiers postes demandaient deux sources d'alimentation distinctes, la technologie permet peu à peu de remplacer l'une d'elle. C'est ainsi qu'apparaissent les " appels magnétiques ", constitués d'une génératrice électromagnétique (la magnéto), et s'ajoutant au poste existant. Cette modification autorise le remplacement progressif du parc existant tout en améliorant les centraux téléphoniques.


Aboilard 1907

Ensemble Aboilard, 1907

Les appels magnétiques sont associés au poste principal auquel ils empruntent les contacts de sonnerie. Outre l'ajout du boîtier supplémentaire, la modification comprend le changement du système acoustique. Ici, cet ensemble Aboilard type "1900" reçoit un combiné type Marty 1910 en remplacement du micro frontal situé à l'origine sous la plaque métallique.



Les téléphones à cornet

Dans les années vingt, la mode inspire aux fabricants les combinés "hygiéniques". On reproche en effet au combinés traditionnels d'être un vecteur de contagion des maladies. Ainsi, la forme de cornet permet à l'usager de nettoyer le conduit du micro à l'aide d'un simple chiffon.
Ces combinés s'appellent monophone ou diaphone selon les fabricants. Le microphone et l'écouteur sont installés dans la partie supérieure, le cornet jouant le rôle de conduit acoustique.
S'agissant d'une mode, ces téléphones sont généralement vendus plus cher. Quand aux propriétés hygiéniques, elles ne sont pas vraiment démontrées...


Publicité C.T.T.H, vers 1925

1910 à cornet
Appareil mobile C.T.T.H., vers 1920

1910 à cornet
Mural Ericsson 1920, combiné SIT


Copyright V. Lomba, Juil. 1999, Mai 2007
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